Toutes nos activités, même les plus simples, comme se nourrir ou se laver sont génératrices d’eaux usées. Ainsi, chaque litre d’eau consommé repart souillé (eaux de vaisselle, de lessive, toilettes, etc.) dans le réseau d’assainissement qui le transporte vers un système de traitement où il est dépollué avant d’être rejeté dans le milieu naturel.
Les premiers systèmes d’assainissement remontent à l’antiquité. Il ne s’agissait alors que de simples rigoles d’évacuation permettant le transport des déchets, entrainés par l’eau de pluie, vers les rivières.
Si les cours d’eau ont une capacité naturelle d’épuration, celle-ci est aujourd’hui insuffisante pour traiter efficacement les déchets toujours plus nombreux produits par l’homme. De plus, cette pollution est nocive pour la faune et la flore aquatique. Les ressources en eau ne sont pas inépuisables, il est donc impératif de veiller à leur préservation.
Soucieuse de préserver l’environnement et le cadre de vie de ses usagers, le Grand Belfort a fait de la qualité du service assainissement l’une de ses priorités.
Quelques chiffres
Chaque jour, une personne consomme en moyenne 200 litres d’eau et produit environ :
- 90 grammes de matières en suspension
- 60 grammes de matières organiques
- 15 grammes de matières azotées
- 4 grammes de phosphore
- Plusieurs centaines de milliards de bactéries.
Un peu d’histoire… les débuts de l’assainissement à Belfort
C’est au début du vingtième siècle que sont entrepris les premiers travaux destinés à évacuer les eaux usées, d’après un plan d’ensemble dressé en 1898 par l’architecte de la ville, Eugène Lux.
À cette époque est créée l’ossature principale du réseau belfortain :
- Axe faubourg de Montbéliard / avenue Jean-Jaurès
- Axe rue Wilson / faubourg de Paris (actuellement rue du Général Leclerc)
- Axe rue Gaulard / Vieille Ville
- Axe rue de Mulhouse / rue Voltaire
Ces travaux sont complétés par la couverture du canal Bury reliant le quartier du Mont à la Savoureuse et du canal usinier traversant la Vieille Ville (1932).
En 1955, la station d’épuration est mise en service, mettant ainsi fin au rejet sans traitement des eaux usées dans la Savoureuse.
La collecte et le transport des eaux usées
Le réseau a pour fonction la collecte et le transport des eaux usées produites par la population vers leur lieu de traitement.
Afin de limiter les risques de mise en charge du réseau (accumulation d’eaux usées et de déchets entraînant des difficultés d’écoulement), le service assainissement cure préventivement, sur deux ans, l’ensemble des réseaux de toutes les communes du Grand Belfort. Les portions de réseau posant des problèmes particuliers sont régulièrement contrôlées et éventuellement curées.
Des curages sont également effectués, à la suite de demandes ponctuelles.
Au curage des réseaux s’ajoutent d’autres tâches telles que la maintenance des stations de refoulement des eaux usées, l’entretien de bacs de récupération des huiles usagées, les vidanges de fosses septiques pour les usagers se raccordant au réseau, les interventions, à la demande des communes, sur le réseau interne de leurs bâtiments publics.
Le service assainissement mène des campagnes de dératisation des réseaux publics.
L’extension et le renouvellement des réseaux
Tous les projets de renouvellement et d’extension des réseaux sont effectués par le service.
Il conseille également les particuliers et les aménageurs en matière d’assainissement collectif ou autonome et leur recommande les aménagements adéquats.
Il s’assure également du raccordement effectif de tous les effluents et veille à la pérennité physique et hydraulique des ouvrages.
Ces tâches sont exercées en régie directe pour 26 communes et en gestion déléguée pour les communes d’Andelnans, de Botans, Sévenans et Trevenans. Pour ces communes, le Grand Belfort assure le financement de la prestation et les travaux de grosses réparations, renforcements et extensions.
Le traitement
Avant de retourner dans le milieu naturel, les eaux usées, acheminées par les réseaux d’assainissement, sont débarrassées de leurs éléments polluants.
Pour cela, elles rejoignent les stations de dépollution où elles subissent :
- une épuration mécanique
- une épuration biologique dans des bassins contenant des micro-organismes se nourrissant de la pollution organique dissoute dans l’eau.
Les effluents passent ensuite dans des clarificateurs qui séparent les micro-organismes agglomérés sous forme de boues de l’eau dépolluée. L’eau est rejetée en milieu naturel (rivière). Les boues sont extraites, épaissies, déshydratées par centrifugation et stabilisées par ajout de chaux (chaulage).
Le service assainissement assure le fonctionnement en régie directe de 12 ouvrages de dépollution sur les 17 que compte le Grand Belfort, la surveillance des autres ouvrages étant déléguée à une société privée.
La gestion des installations est assurée par 8 automates, eux-mêmes sous contrôle d’un superviseur central situé dans le bâtiment d’exploitation
Deux agents d’astreinte en plus des agents du service travaillant en journée, sont chargés de veiller 24h sur 24 au bon fonctionnement de l’ensemble des sites. Le moindre dysfonctionnement entraîne le déclenchement d’une alarme. Ils interviennent alors dans les plus brefs délais.
La station de dépollution des eaux usées de Belfort
Inaugurée en 1997, la station de dépollution des eaux usées de Belfort met Belfort et son agglomération à la pointe du traitement des eaux usées et des eaux de pluie, en garantissant le rejet d’une eau de bonne qualité et la préservation de la Savoureuse.
Plus de 15 000 analyses sont réalisées chaque année afin de vérifier la qualité des eaux rejetées et des boues traitées.
Une partie de ces analyses est réalisée dans le laboratoire de la station, situé dans le bâtiment d’exploitation.
Pour en savoir plus : Le fonctionnement de la station de Belfort
Les boues
La bonne qualité des boues stabilisées par la station de dépollution des eaux usées de Belfort permet leur valorisation en agriculture sous forme d’engrais.
Les boues des stations d’épuration peuvent également être utilisées pour la fabrication d’une énergie renouvelable : le biogaz. Il est produit par la méthanisation, c’est-à-dire par transformation de la matière organique en gaz combustible.
Il peut être utilisé pour produire de la chaleur (chaudières), de l’électricité (moteur ou cogénération) ou se substituer aux carburants conventionnels (carburant pour véhicules) !
En savoir plus sur les boues
Réduisons nos rejets toxiques !
Les stations d’épuration ne sont pas conçues pour traiter les pollutions toxiques (hydrocarbures, métaux, pesticides…). Soyons donc vigilants et ne déversons pas les huiles de vidange, peintures, pesticides ou solvants dans les réseaux d‘assainissement. Les déchetteries de Danjoutin, Sermamagny et Châtenois-les-Forges accueillent ces déchets pour leur assurer un traitement sans danger pour l’environnement.